Chéri, j’ai déduit le lapin!

Couple de lapins en chocolat

Image: domaine public

Durant sa prime jeunesse au États-Unis, mon fils Jérémie était entouré d’une mère, d’un père, de trois sœurs, de deux chiens, d’un hamster et de six poules.

Sans compter les fourmis, mouches, moustiques, papillons, oiseaux et autres bestioles du même acabit qui agrémentaient son environnement immédiat.

Un vide à combler

Toutefois, ce n’était pas assez à ses yeux. Il lui manquait quelque chose. Un vide à combler. Surtout depuis le décès de Georges, sa perruche mâle ayant survécu à trois compagnes plus fragiles.

Selon Jérémie, il lui fallait… un lapin!

Personnellement, je préfère le lapin sous forme chocolatée.

Il y a deux avantages. Le premier est d’être nourri par lui plutôt que d’avoir à le nourrir. Le second est la brièveté de la relation à entretenir avec un lapin de passage, par rapport à celle qui doit être maintenue plus longtemps avec un lapin qui nous obstrue le passage.

Malgré mon opinion, nous avons adopté un lapin. Grâce à (ou à cause de) la House Rabbit Society.

Cet organisme américain à but non lucratif s’est donné pour mission de sauver les lapins en détresse et d’éduquer la population. Il remplit parfaitement sa mission, croyez-moi.

Conditions préalables

Tout d’abord, n’adopte pas qui veut. Il faut se qualifier auprès de la House Rabbit Society. Remplir un questionnaire de cinq pages. Répondre aux questions. Se dévoiler. Se mettre à nu. Aller jusqu’à donner la permission à cet organisme de venir faire enquête dans notre maison. Pour être sûr que la famille adoptive a les qualités requises.

Ensuite, il faut se présenter à la lapinière de l’organisme protecteur. Plus de 75 lapins, lapines et lapereaux occupent de vastes clapiers. Tous plus attachants les uns que les autres, ces léporidés semblent jouir d’une excellente qualité de vie et n’aspirent vraisemblablement pas à finir leurs jours en terrine ou en civet. Plus de cinq bénévoles remplacent les litières, mettent de l’eau fraîche et remplissent les bols de nourriture. Les murs sont tapissés de décorations à deux oreilles, de cartes de souhait pour Pâques et de conseils pro-lapin.

Enfin, après que le choix de Jérémie se soit porté sur l’élu poilu de son coeur, il a fallu que nous, à titre de parents, … signions un contrat d’adoption. Car on n’achète pas un lapin. Non, non. On l’adopte. Ce mammifère sauteur devient un membre de la famille. À part entière. Par conséquent, il faut se porter acquéreur de tous les éléments nécessaires à son bien-être. Dont une laisse. Car il doit sortir de sa cage au moins trente heures par semaine.

Question fondamentale

Nous sommes-nous fait passer un lapin? Sûrement car Ginger (c’est son nom) fut désormais parmi nous. Jérémie fut bien content d’avoir une nouvelle sœur. Pourtant il ne considérait pas son chien Rusty comme étant son frère: « Mais Papa, ce n’est pas la même chose. Rusty, on l’a acheté tandis que Ginger, on l’a adoptée. »

Nous sommes-nous fait passer un lapin? Pas tout à fait puisque la House Rabbit Society est un organisme sans but lucratif, exempté de tout impôt par l’Internal Revenue Service (IRS), organe fiscal américain. À ce titre, il peut donc recevoir des donations et émettre des reçus. Donc, le montant de 55$US déboursé par la mère du fiston fut considéré une donation et donc déductible de son revenu pour fins fiscales.

Un lapin déductible!

N’est-ce pas merveilleux?

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