La première contravention aux USA

La première contravention

Image: Steve Young – Fotolia

Début 1999. Ca y est, le grand départ vers les USA! Tout est entassé dans un camion U-Haul. Et mon automobile est accrochée en arrière. C’est sans doute ce qu’on appelle un train routier…

Je quitte donc la région de Montréal en direction de la frontière américaine. Normalement, en automobile, à 118 km/h dans les zones de 65 m/h (vous aussi, faites la conversion!), le trajet prend environ 8 heures. Si on mange une ou deux bouchées, allongeons le trajet d’une heure. Avec mon train routier, ajoutons 3 heures.

Et ça, en ne cassant pas dans l’ignition l’unique clé fournie par U-Haul, lors d’un arrêt dans une aire de repos, en plein bois un samedi soir, vers 20h00 (comme cela m’est arrivé)…

Le policier

Alors que je traverse une région située au nord de la ville de New York, une voiture de police me suit avec ses gyrophares allumés. Je la laisse passer pour m’apercevoir que c’est à moi qu’on veut parler. Je me dis: « Ils sont donc aimables, ces Américains! Me souhaiter la bienvenue, à moi, un tout nouvel immigrant! »

Ce charmant policier, communément appelé State Trooper et portant fièrement son uniforme, s’en vient d’un pas tranquille et me demande poliment les papiers usuels. Je me dis: « Il veut sans doute connaître le nom de celui qu’il va féliciter au nom du gouvernement américain. »

Pas tout à fait…

La contravention

Le policier m’informe plutôt que j’ai circulé dans la voie de gauche, interdite aux camions. Malgré mes explications, il me remet une contravention.

Je la lis rapidement et m’aperçois qu’aucun montant d’argent n’est spécifié sur celle-ci. Je demande donc au policier quel est le montant de l’amende. « Je l’ignore, c’est le juge qui décide, moi je ne donne que des contraventions. » , me répond-il.

La contravention m’invite à plaider coupable ou non coupable, par la poste.

Le dilemme

Si je plaide coupable, je le fais sans en connaître les conséquences pécuniaires, ignare que je suis du montant de l’amende et des frais. Connaître tout de suite la quotité de cette ponction involontaire me permettrait d’évaluer lucidement le risque d’aller clamer haut et fort ma douteuse innocence. Seule façon de connaître ce prix sans plaider coupable? Plaider le contraire.

Si je plaide non coupable, je devrai assister au procès, qui aura lieu à 9h00 le matin, à 350 km de ma nouvelle résidence…

Welcome to the USA, Mr. Allard!

 

Play