La discrimination aux USA

La discrimination aux États-Unis...

Image: beaubelle – fotolia.com

Aux États-Unis, la qualité du crédit fait foi de tout. Autrement dit, si votre historique financier brille de tous ses feux, vous pouvez obtenir mer et monde. Ça, c’est ce que la publicité tente de vous faire croire. Mais la réalité est quelque peu différente…

La discrimination: souvent colorée…

Il y a quelques années, un homme détenant un excellent emploi au sein d’une importante entreprise située près de chez moi a effectué une demande de prêt hypothécaire. Demande refusée. Il est allé faire la même demande dans une autre banque. Encore refusée. Puis une troisième. Puis une quatrième. Même résultat.

En désespoir de cause, il a présenté sa demande à l’une des institutions financières sollicitées, mais cette fois-ci par Internet. Miracle! Sur la base des mêmes informations, sa demande fut acceptée. Pourquoi? Parce que la division virtuelle de cette banque tout à fait réelle n’a pas pu constater la couleur de sa peau. Noire.

La discrimination: souvent silencieuse…

La discrimination fondée sur la race est omniprésente aux USA, même si elle est moins visible et plus subtile qu’à la triste époque de l’esclavage.La discrimination silencieuse

Des amies de race noire m’ont affirmé que, dans les grands magasins comme dans les minuscules boutiques, elles sont continuellement suivies par un employé. Souriant comme un poteau de téléphone. Muet comme une carpe. Qui ne leur adresse même pas la sempiternelle invitation: « Puis-je vous aider? »

La discrimination: souvent tôt dans la vie…

Dans le sud de la Pennsylvanie (tout juste au nord du Delaware), il y a peu de personnes de race noire mais beaucoup de Mexicains. Ces gens de petite taille et au teint basané souffrent aussi de rejet social.

Généralement, ils occupent des emplois de misère (culture de champignons, tonte de pelouse, récolte de fruits et légumes, etc.). Ils possèdent des automobiles ayant peine à rouler. Ils habitent des maisons où plusieurs d’entre nous n’oseraient même pas remiser leurs outils à jardin. Les enfants mexicains fréquentent l’école publique, mais ne sont pas invités à se mêler aux autres étudiants.

La discrimination: parfois frontalière…

Même les « Blancs » peuvent parfois souffrir de discrimination. Peu après notre arrivée aux États-Unis en 1999, une de nos voisines, sans doute choquée par une discussion houleuse avec la mère de mes enfants, a susurré en notre direction, mais de façon tout de même audible, les charmants mots: « Go back to Canada! ».

La discrimination: parfois inversée…

Simple employé de la ville de Wilmington (Delaware), à 20 minutes de chez moi, un type de race blanche tentait depuis quelques années de se frayer un chemin vers le sommet de la hiérarchie municipale. Sans réel succès. Après réflexion, il commença à croire que le programme mis sur pied par son employeur afin de favoriser l’avancement des minorités visibles agissait en quelque sorte comme un frein à sa propre ambition de grimper les échelons.

Quelques heures après la fin de cette profonde cogitation existentielle, l’avocat de ce pauvre hère intenta une action en dommages et intérêts de plusieurs millions de dollars contre la ville de Wilmington, alléguant discrimination à l’égard de son client blanchissant d’écume.

Le dossier judiciaire fut finalement réglé hors-cour. L’employé reçut un million de beaux billets verts en guise de compensation.

La discrimination: jamais acceptable.

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