Noël sur Main Street

Image: sognolucido - Fotolia.com

Image: sognolucido – Fotolia.com

Le bureau de CorpoMax est situé au Delaware. Plus précisément à Newark. Toute petite ville de 29,000 habitants… durant l’été seulement!

En effet, de septembre à mai, près de 20,000 étudiants viennent gonfler les rangs des citadins et les goussets des commerçants. L’Université du Delaware accueille en son enceinte cette faune estudiantine, avide de prouesses intellectuelles, de découvertes houblonnières et d’échanges rapprochés.

Une ville au grand coeur

Newark est une micro-ville dotée d’un macro-coeur. Surtout durant cette période hivernale de réjouissance. Deux exemples parmi tant d’autres…

Newark égaie d’une farandole de petites ampoules blanches les arbres qui font office de haie d’honneur sur sa rue principale, originalement surnommée Main Street. Cela crée une joyeuse ambiance, malgré l’absence de neige. Même les étudiants, généralement friands de souvenirs gratuits, ne touchent pas à cet étalage lumineux.

Newark pousse plus loin l’amour qu’elle porte à ses contribuables et visiteurs. Durant tout le mois de décembre, les parcomètres de la rue principale sont recouverts d’un linceul couleur neige, comportant le sigle de la ville et, en anglais, les mots « GRATUIT: Gracieuseté de Ville de Newark. » Autrement dit, la coquine entité citadine facilite la vie de ceux et celles qu’elle désire voir déambuler et s’amuser sur son artère la plus achalandée.

Cadeau au donateur

Sur Main Street, il y a un restaurant-brasserie qui accueille indistinctement passants et habitués. Surnommé Iron Hill Brewery, cet établissement fabrique sa bière, sa pizza et ses profits d’une façon professionnelle et appréciée. Pour Noël, ce lieu gastronomiquement intéressant offre la possibilité d’acheter des certificats-cadeau d’une valeur unitaire de 100$US. Même le donateur est récompensé. En acquérant un certificat-cadeau, il a droit à un coupon-rabais de 25$US pour son propre bénéfice.

Amerloque francophile

Il y a quelques années, je vais au bureau de poste situé sur Main Street. Je suis en train de poster des lettres à destination de la France et du Canada. Sur les enveloppes, on peut donc lire « Monsieur… » ou encore « Madame… »

Un homme âgé, orné d’une tuque défraîchie et d’un oeil inquisiteur, me lance aimablement: « Vous parlez français? » Son accent dans la langue de Molière est tout aussi prononcé que le mien dans sa langue d’Amerloque. Je lui aurais répondu simplement « No » qu’il aurait immédiatement su que j’étais francophone.

Une conversation s’engage donc entre nous. Il m’explique entre autre qu’il a appris le français dans sa jeunesse qu’il qualifie lui-même de fort lointaine: « Vous savez, dans ce temps-là, c’était très « in » de parler français à la maison. C’était prestigieux et cela vous distinguait des autres. » Quelques phrases plus tard, il quitte en me souhaitant « Bon Naowell! »

Ce gentil monsieur s’élance ensuite d’un pas allègre sur Main Street. Pour prendre une marche de santé. Sans doute aussi pour continuer de digérer la dinde qu’il a obligatoirement ingurgitée lors de la récente fête de la Thanksgiving.

Mouvement Main Street

Aux USA, il existe un mouvement Main Street, qui souligne l’importance des rues principales dans les villes américaines, à plusieurs niveaux: économique, communautaire, culturel, etc. En 2011, la Main Street de la ville de Newark fut reconnue comme l’une des cinq meilleures rues principales aux États-Unis.

Play